Jean-Paul Garraud
08 juillet 2022
Le 30 juin 2022, la présidence française du Conseil de l’Union européenne s’est achevée. Sept mois après le discours du 9 décembre 2021 dans lequel Emmanuel Macron promettait une réforme profonde de l’Union européenne telle que nous la connaissons, autour d’un triptyque « relance, puissance, appartenance », quel bilan pouvons-nous tirer de cette présidence ?
Emmanuel Macron avait basé toute son action sur le concept fumeux de « souveraineté européenne » qui devait permettre au continent d’atteindre une autonomie stratégique vis-à-vis du reste du monde. Et pourtant, la situation géopolitique actuelle nous montre une Union à la remorque des États-Unis et des États européens. La France elle, perd sur les deux tableaux, sacrifiant sa diplomatie et les intérêts évidents de ses citoyens au nom d’une cohésion européenne qui n’existe que dans les discours de son président.
Sur le plan économique, le gouvernement français promettait une Union plus résiliente face aux chocs externes, la souveraineté industrielle du continent, une croissance bénéficiant aux citoyens. Finalement, les chaînes d’approvisionnement sont lourdement perturbées et le prix de l’énergie et des denrées alimentaires explosent.
L’UE s’est acharnée à promouvoir un plan climat imposant des contraintes énormes à des secteurs déjà exsangues (transport, bâtiment, industries lourdes, secteurs automobile avec la fin des moteurs thermiques en 2035, aéronautique etc.) ainsi qu’à des citoyens au pouvoir d’achat lourdement entamé.
À mille lieux de redonner à l’agriculture française sa puissance d’antan, elle a confirmé la politique suicidaire « de la ferme à la fourchette » qui obèrera sa capacité productive. Par ailleurs, comme un symbole, l'UE et la Nouvelle-Zélande ont conclu jeudi 30 juin, dernier jour de la présidence française, un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. De nombreux produits agricoles vont arriver sur le marché européen, alors que leurs normes environnementales et sanitaires sont inférieures aux nôtres, favorisant une concurrence défavorable aux agriculteurs européens. Par exemple, le gigot ordinaire de Nouvelle-Zélande est trois fois moins cher que celui de France.
Mais, c’est sans aucun doute l’absence d’une réelle politique d’immigration et de sécurité qui constitue le principal échec de cette présidence, alors que ces sujets sont pourtant fondamentaux aux yeux des Européens, et notamment des Français. Plutôt que renforcer les frontières extérieures de l’UE, plutôt que de lutter contre l’immigration illégale, le gouvernement a été incapable de défendre le Français Fabrice Leggeri, patron de Frontex, que les ONG pro-immigration ont poussé vers la sortie, à cause de sa volonté de défendre les frontières européennes.
../..
Le bilan de la présidence française est non seulement nul en termes législatifs sur ce domaine mais véritablement négatif puisque les forces immigrationnistes remportent une victoire politique d’importance et que la seule initiative proposée par la Commission européenne ces six derniers mois vise à ouvrir de nouvelles voies d’immigration légale.
Que dire de l’accord trouvé le 10 juin dernier par le conseil des ministres européens de l’Intérieur sous l’égide de Gérald Darmanin, aboutissant à un mécanisme de relocalisation dans l’UE de migrants présents dans le sud de l’Europe ? 10.000 d’entre eux pourraient être concernés la première année, nombre qui évoluera très certainement par la suite.
Cet accord intervient dans un contexte de forte augmentation de l’immigration clandestine à destination de l’Europe, comme l’ont montré les images des entrées illégales massives dans les enclaves de Ceuta et Melilla.
Par ailleurs, ces ministres européens se sont accordés pour restreindre les possibilités pour les États membres de Schengen de prolonger les contrôles aux frontières, suivant ainsi l'arrêt rendu par la Cour de Justice de l’Union européenne le 26 avril dernier.
Souhaitée comme l’occasion d’un grand renouveau européen, cette présidence française s’est révélée être une caricature de tous les problèmes que posent le fonctionnement de l’UE.
Une fuite en avant non plus fédéraliste mais centralisatrice et qui pourtant apporte peu de solutions quand de grandes crises surviennent.
Un idéal revendiqué de paix et de prospérité qui se fracasse sur la guerre à ses frontières et se révèle incapable de juguler la crise économique.
Une absence totale de prise en compte du danger que représentent l’immigration et ses conséquences, l’insécurité et l’islamisme.
Le projet que le RN porte, celui que le Groupe ID défend au Parlement européen devient donc chaque jour un peu plus indispensable pour ceux qui aiment la France et sont attachés la civilisation européenne : seules des nations libres dans leurs actions, rétablies dans leur souveraineté, coopérant dans un cadre flexible propre à laisser s’exprimer le génie de chacune, sont en mesure de rendre à notre continent la grandeur et la prospérité.
L’échec de la présidence française de l’Union européenne
communiques-tribunes