Jean-Paul Garraud
10 février 2024
Entre le 23 et le 25 décembre 2023, une vingtaine de villages chrétiens au centre du Nigeria ont été attaqués. Plus de 200 personnes ont été tuées, et plus de 300 blessées. Des images qui circulaient sur les réseaux sociaux ont montré l’horreur et la violence de ces attaques, avec des corps jonchant le sol, des bâtiments brûlés, des maisons pillées. Depuis plusieurs années, une grande partie de la population nigérienne vit dans la terreur des attaques des groupes islamistes et des bandes criminelles. Massacres, enlèvements, viols, torture constituent le quotidien des chrétiens locaux.
Le Nigeria détient le terrible record du plus grand nombre d’enlèvements de chrétiens dans monde : sur les 5 259 chrétiens enlevés en 2022, 4 726 étaient nigérians, d’après l’ONG Portes Ouvertes. Les prêtres, qui se déplacent beaucoup pour assurer leur ministère, sont particulièrement ciblés par les enlèvements. En 17 ans, 53 prêtres ont été enlevés, 16 tués et 12 attaqués au Nigeria, a indiqué en avril 2023 la conférence épiscopale nigériane. Au total, en 20 ans, plus de 60 000 chrétiens ont été tués et 5 millions déplacés.
Le 18 mai 2022, j’avais saisi le Parlement européen du sujet des massacres au Nigeria, demandant un débat sur ce thème, et la création d’un poste de coordinateur chargé de la lutte contre la christianophobie. Tout cela m’avait été refusé. L’Union européenne préférait s’occuper d’une pseudo islamophobie qui sévirait sur le sol européen, faux-nez de l’islamisme conquérant. Il semblerait que les choses évoluent puisque le Parlement a adopté cette semaine une résolution pour exprimer sa profonde indignation devant ces attaques horribles et manifester son soutien aux victimes. Notre Groupe Identité et Démocratie a tenu à rappeler que 360 millions de chrétiens sont persécutés tous les ans dans le monde. Des chiffres alarmants et en expansion constante. Nous nous réjouissons que le Parlement en prenne conscience, même si sa clémence à l’égard de certaines associations proches des Frères musulmans reste problématique. Ce double jeu ne pourra pas durer éternellement, car, si nous n’attaquons pas le mal à ses racines, il continuera de se répandre, et bientôt il sera trop tard pour l’arrêter.
Aujourd’hui le Nigeria, demain l’Europe. Les chrétiens, comme tous les Européens, peuvent compter sur nous pour les protéger. Nous continuerons de dénoncer l’islamisme conquérant, qu’il prospère sur notre continent ou ailleurs.
Les chrétiens massacrés au Nigeria, dans l’indifférence générale
tribune
Catégories