Virginie Joron
30 janvier 2023
Virginie Joron
Députée Française au Parlement Européen
Membre de la commission spéciale COVI
Selon l’agence de presse Reuters, Bruxelles discute avec Pfizer et BioNTech de la possibilité de réduire jusqu'à 500 millions de doses de vaccin COVID-19 que l'UE s'est engagée à acheter cette année en échange d'un prix plus élevé.
Alors que la pandémie recule et que la production de vaccins à l’échelle mondiale a été surabondante, l'Europe fait face à un excès particulièrement important, largement prévisible, puisque la Commission Européenne avait commandé 4,6 milliards de doses pour 447 millions d’européens, ce qui représentait une dizaine de doses par personne !
Dès le départ, nous nous sommes interrogés sur ces chiffres pharaoniques et pourquoi la vaccination était devenue quasi-obligatoire et étendue à un large spectre de la population. Etait-ce pour écouler un maximum de doses ? Ce qui est certain, c’est que, dans ces contrats négociés directement par SMS entre le PDG et Pfizer et la Présidente de la Commission, l’intérêt financier a dû primer sur l’intérêt sanitaire, alors même que les vaccins ont très vite été mis sur le marché sans test approfondi notamment en ce qui concerne la protection contre la transmission du virus selon Janine Small, représentante de cette même entreprise.
À 19,50€ par dose le montant que les gouvernements européens sont contractuellement obligés de payer cette année s'élève entre 7,8 et 9,7 milliards d'euros. On ne sait pas, pour le moment, quel serait le prix renégocié en Europe mais aux USA, Pfizer-BioNTech espère facturer un prix entre 110$ à 130$ par dose, ce qui est exorbitant.
Dans cette affaire où le manque de transparence a été la marque de fabrique de nos institutions, ce sont les Européens qui vont une nouvelle fois payer financièrement les erreurs d’une Union Européenne qui s’est octroyée des compétences en matières de santé alors que la crise a été beaucoup mieux gérée lorsque les Etats travaillaient en direct avec les acteurs concernés comme en Grande-Bretagne.
Ursula von der Leyen va-t-elle une nouvelle fois renégocier ces contrats par quelques échanges de messages avec le PDG de Pfizer qui lui-même refuse de venir s’expliquer devant les députés européens, membres de la commission Spéciale COVI ?
Nous demandons de la transparence et une renégociation dans le temps, il n’est pas question de payer à court terme des sommes gigantesques alors que la surabondance était largement prévisible.
L'UE pourrait payer plus cher pour les vaccins Pfizer COVID en échange d'un volume plus faible
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