Communiqué

Une chorégraphie au Parlement européen, la France n’a-t-elle pas mieux à offrir ?

Catherine Griset

11 mai 2022

En prenant la présidence de l’Union européenne, la tradition veut que ce pays offre une œuvre. Occasion de montrer le génie de la France, mère des arts, des armes et des lois comme le disait du Bellay. La macronie en a voulu autrement : en fait d’« œuvre », une chorégraphie-mascarade d’Angelin Preljocaj baptisée « Danse l’Europe » a été organisée le 9 mai dans l’hémicycle du Parlement européen en clôture de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Le ministère de la Culture souhaitait, dit-il, une œuvre « inclusive » permettant une meilleure « appropriation » de celle-ci par les citoyens européens. Ici des questions me viennent : Quand l’Europe a-t-elle cessé de croire en l’intelligence de ses citoyens ? Il semble en effet qu’aux yeux des technocrates de Bruxelles et Paris, les peuples européens ne soient plus en mesure d’apprécier le véritable art et doivent se contenter de chorégraphies grotesques. Un tel niveau de déconnexion entre les élites dirigeantes et le bon sens des peuples me navre et m’inquiète. Quel avenir les européistes entendent-ils promouvoir ? Sans volonté politique de nations fortes pour l’Europe quelle sera la place de la jeunesse ? Je ne peux me résoudre à laisser le Parlement européen chercher à influencer l’avenir en nous utilisant comme des pions manipulables à dessein. La commission de la culture de l’éducation et du sport, dont je suis membre, est un parfait exemple de ce que l’Union européenne projette. Pas un jour ne se passe sans qu’elle cherche à élargir son champ de compétence au détriment de la liberté des États. La Conférence sur l’avenir de l’Europe que clôturait « Danse l’Europe » se voulait participative et démocratique ; en réalité seuls 51 000 citoyens sur les 447 millions qui composent l’Union européenne se sont inscrits sur la plateforme dédiée, soit seulement… 0,01 % de la population ! En matière de représentativité, nous avons déjà vu mieux… On était en droit d’attendre autre chose que cette chorégraphie toute de contorsions, de convulsions et de mollesse qui ne peut représenter l’avenir de l’Europe. Il est grand temps de réagir. La France a toujours eu une place singulière dans la diffusion des idées. Notre devoir envers les générations futures est de favoriser la création d’œuvres d’art qui seront les témoins de la grandeur des nations européennes.

Une chorégraphie au Parlement européen, la France n’a-t-elle pas mieux à offrir ?

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